Si l’été 2009 fut marqué par le départ de Michael Jackson, l’été 2010 a vu le retour de ce bon vieux Captain EO dans certains parcs Disney, dont Disneyland Paris. Passage obligé par la case Contrôle Qualité.
Commençons par le preshow et sa séquence masturbatoire du making of (déjà présente dans la version originale) dans laquelle Disney s’envoit des fleurs en s’auto congratulant 1) sur leur fantaaastic caméra 3D et le fait qu’ils furent pionniers en la matière, et 2) sur le tiercé gagnant de superstars réunies à l’époque par Disney/Eisner, à savoir Jackson/Lucas/Copolla. Un egotrip arrogant typiquement hollywoodien et terriblement 80.
On leur pardonne presque pour la nostalgie du logo degueu donc trop cool et pour la musique de fond qui va bien.
Mais entrons dans le vif du sujet : le film.
Et attention les yeux car voilà ce que Hollywood X les années 80 ont pu produire de pire en termes de direction artistique, de ménagerie chelou et d’effets spéciaux faits main. Alors oui, à l’époque on pouvait difficilement faire autrement, j’entends bien mais quand-même…
Et moi qui pensait naïvement que sur un plan purement esthétique, faire plus cheap et plus crado que le bestiaire de Gremlins et Ghostbusters relevait de l’impossible ou de la mauvaise volonté…
Après une tartine sur la forme, un petit mot sur le fond, mais vraiment juste histoire de faire parkfan intello.
L’histoire de Captain EO est tellement simpliste que je me demande encore ce que le film racontait. Ah si je me souviens : MJ et sa cour des miracles sont dans un vaisseau. Le vaisseau arrive sur une planète gouvernée par une infecte marâtre qui accuse MJ d’être stupide. Ouais gros. Alors MJ chante et les citoyens passent du gris/noir/tristouille à la joie et aux couleurs de l’arc en ciel. Et ça danse. Et c’est fini.
En somme du grand MJ : j’ai 35 ans, je vois le bien et le mal à travers les yeux d’un enfant de 4 ans, je suis un freak, je mets très mal à l’aise, je fais peine à voir.
Pour le reste, les effets spéciaux présents dans la salle de Chérie J’ai Rétréci le Public sont brillamment utilisés. Surtout au niveau de l’interaction entre le film et l’éclairage de la salle.
Petite déception : un film 4D sans projection d’eau en 2010, dans une salle équipée de surcroit, c’est ballot.
Un bon point pour le merchandising : vintage comme il faut, ça fait plaisir et ça fait surtout beaucoup de bien au milieu de ce que nous propose habituellement Disneyland Paris, à savoir les mêmes peluches dans toutes les boutiques.
Une dernière note.
Je n’avais jamais vu le film, donc en bon Disney Geek que je suis, j’apprécie l’intention. Je pensais sincèrement que ce genre d’aménagement de l’offre n’arriverait jamais à Marne-La-Souris.
Toujours est-il que je trouve l’hommage un peu maigre. Le show et le preshow sont exactement tels qu’ils étaient présentés à l’époque. Pas un petit bonus, rien. Dommage. Facile.
Le mieux dans toute cette affaire c’est qu’après cet hommage qui ne va pas pouvoir durer éternellement (au vu de la gueule du film, je pense même que l’hommage ne devrait pas s’éterniser plus de deux saisons) Walt Disney Imagineering serait bien embêté de devoir ressortir les bandes poussiéreuses de Honey I Shrunk The Audience, et ce dans toutes les destinations Disney hormis Hong Kong.
Ce qui m’amène à penser que les Imagineers doivent sûrement être en train de plancher sur ce qui remplacera HISTA/EO après ce revival.
Et comme la nouvelle politique des parcs Disney est de synchroniser les constructions d’attractions pour en réduire les coûts de production, j’ose croire que DLP sera de la partie si mon raisonnement est correct.
Si pas, Disneyland pourra toujours reconvertir la salle de projection en un grand espace vide comme ils en ont pris l’habitude avec leurs salles de spectacles.
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